Les charbonniers
étaient les plus grands fabricants de
charbon.
Ce métier a
désormais complètement disparu de
l'artisanat dans notre pays parce que:
-
les conditions de travail étaient devenus
difficiles.
- le charbon de bois
n'était plus utilisé pour le
chauffage des industries.
et maintenant les
techniques industrielles ont remplacé cet
ancien métier.
Regroupement des
idées:
- La
fabrication.
- Le temps de
carbonisation.
- La construction de
la meule.
- Le lieu d'habitation
des charbonniers.
Au XIXe siècle le
charbon était largement utilisé comme
énergie dans l'industrie. Les différentes
étapes de fabrication étaient souvent
longues et pénibles. Le charbon de bois
était utilisé dans plusieurs industries.
Exemples: fonderies, hauts fourneaux et les forges qui
étaient installés dans la vallée de
la loue et du doubs (exemple Fraisans, Rans,
Quingey).
La fabrication du charbon de
bois s'appelle la carbonisation.
La carbonisation est
constituée de trois étapes
:
"avant
la mise à feu",
"pendant le
feu",
"après le feu"
Avant la mise à
feu.
La nature du sol où
sont construits les fourneaux est importante: "avec une
bonne terre noire sèche, légère
friable; tandis qu'avec une mauvaise terre, blanche et
argileuse, grasse et compacte, le charbonnier produit
moins de charbon même avec le meilleur bois",mais
il n'a pas toujours le choix.
La place du fourneau doit
être circulaire de 7 à 10 m de
diamètre en fonction de la quantité de bois
à carboniser. Elle doit être surtout
horizontale, sinon les rangs de bois dressés ne
seront pas droits et le feu ne marchera pas
régulièrement. Il faut parfois plusieurs
jours pour corriger l'inclinaison du sol.
La construction du fourneau
commence par le choix de deux méthodes
d'allumages: par le pied (peu en usage) ou par la
tête. Dans ce cas, le plus souvent, on dresse au
centre de la place trois perches de hêtre qui
formeront la cheminée autour de laquelle des
rondins sont dressés obliquement, en rangs
concentriques pour constituer le noyau du fourneau. Le
fourneau, dressé en pain de sucre (pain de sucre:
masse de sucre blanc coulée dans des moules de
forme conique) sur la place, est alors enveloppé
d'un manteau de feuilles sèches (hêtre de
préférence) ou de mousse, puis recouvert
sur une épaisseur de 10 cm, de terre
piochée jusqu'à être aussi fine que
possible, cette terre est alors tassée sur la
meule, ce qu'il appelle "verger" le fourneau.
Pendant le feu.
La mise à feu
était effectué par le sommet de la
cheminée qu'on emplissait de braise allumée
et non allumée.
L'opération a lieu de
préférence le matin d'une journée
calme, car si il y a du vent, l'embrasement ne se fera
pas bien, et tout le fourneau s'en ressentira. La
carbonisation est soumise, pendant les huit jours de sa
durée, à plusieurs aléas auxquels le
charbonnier doit faire face,
(Aléa:événement
imprévisible). Il sait que plus le bois est sec,
mieux va le fourneau, plus la conduite du feu est
facile.
La saison joue un rôle
très important: au printemps, les nuits sont trop
longues et trop fraîches, le sol est humide; en
été, plus il fait chaud et sec, moins les
fourneaux se carbonisent. La meilleur saison c'est
l'automne, les jours sont assez sec, les nuits assez
fraîches, le sol ni trop sec ni trop humide, mais
il y a un inconvénient, le vent, car il active le
feu d'un côté ou de l'autre, alors qu'une
bonne combustion doit être uniforme. Au pire, en
cas d'orage ou de bourrasques, les gaz intérieurs
sont accumulés dans une partie du fourneau, sans
issue assez vastes et assez promptes et éclatent
en explosions. Le fourneau souffle et s'ouvre en
plusieurs endroits de brèches, ce qui provoque une
interversion immédiate, cela provoque un
embrasement général ne laissant que des
cendres au lieu du charbon. C'est donc une vigilance
constante et un agissement rapide qui est exigée
du charbonnier.
La carbonisation
achevée, il faut la refroidir en lui tapant dessus
avec une grosse pelle, le tapou afin de resserrer le
charbon et ainsi éteindre le feu. Après, la
terre cuite qui recouvrait la pièce est
tirée de haut en bas avec une raclette en bois, le
râclot et un grand râteau, l'arquotte.
Après le feu.
Maintenant il reste à
tirer le charbon, c'est-à-dire à pourfendre
la pièce avec un grand crochet à deux
dents, pour étendre ensuite le charbon à
l'aide d'un énorme râteau, l'arque, et en
séparer les mouchots, c'est-à-dire les
morceaux de bois à moitié carbonisés
(qui serviront à éclairer ou chauffer le
bacu). C'est ici que nous reconnaissons le savoir-faire
du charbonnier: " plus il est bon ouvrier, moins il y a
de mouchots dans ses fourneaux.
Une fois tiré, le
charbon doit rester sous surveillance, car le feu qui y
couve peu parfois reprendre.
Aux huttes des scieurs de
long et des sabotiers s'ajoutaient en grand nombre, les
baraques des charbonniers.
Désiré Monnier
visitant les vastes forêts à l'ouest et au
nord de Luxeuil voit établies des baraques faites
de bûches et de terres par un grand nombre de
coupeurs et de charbonnier. On y voyait également
un four de terre glaise, une meule à aiguiser, un
rucher pour les abeilles, un tect à porcs, un
petit abri pour les poules, un coin de jardin où
poussaient péniblement des choux communs et
parfois des fleurs à hautes tiges. Le toit de la
hutte s'appuie sur la terre de tous les
côtés, la porte est taillée dans ce
toit.
Il s'agit d'un type de
construction forestière commun, que l'on retrouve
fréquemment sous le nom de loge en Ardenne, en
Champagne, en Roannais, en Nivernais etc... Le principe
de construction est simple: il faut deux perches
plantées verticalement dans le sol à
quelques mètres l'une de l'autre, elles sont
réunies en leur sommet par une troisième
faîtière (faîtière:tuile courbe
dont on recouvre l'arête supérieur d'un
toit); sur cette faîtière s'appuie
l'extrémité supérieure de perches
posées obliquement, serrées les unes contre
les autres, calfeutrées de feuilles et de mousse,
recouvertes de terre ou de mottes de gazon, qui forment
à la fois le mur et le toit.
L'ensemble des baraques du
14 (ainsi nommées parce qu'elles sont
situées dans le 14 e triage) à La Vieille
Loye au coeur de la forêt de Chaux, constitue
aujourd'hui l'ultime survivance des groupes des maison
rustiques où bûcherons et charbonniers
vivaient en petites communautés de trois ou quatre
familles. Ces hameaux forestiers, et leurs habitants,
étaient nombreux dans cette forêt au XIXe
siècle: on en compte 15 totalisant 470 habitants
en 1832; il en reste encore 9 et 221 habitants en 1882; 9
( donc 25 baraques au total) et 99 personnes en 1910; un
seul avec 5 personnes en 1950.
Les matériaux
utilisés étaient essentiellement du bois et
de la terre. Chaque maison étaient faite d'une
ossature en bois ( ossature: charpente): des poteaux
rapprochés relient les sablières hautes et
basses. La qualité du travail laisse supposer que
se sont des charpentiers du village voisin qui avaient
dû faire l'assemblage des poteaux. Mais le
remplissage des intervalles entre les poteaux a
été sans doute fait par les occupants, il
se présente sous de différent aspect. Le
remplissage était fait de boules de terre avec des
fibres végétales appelées plots plus
gazons ou encore moellons. Il fallait piocher la terre
pour la rendre très fine, et la débarrasser
des cailloux et des racines; il ramassait ensuite dans
les zones humides de la forêt, de l'herbe à
loge, c'est-à-dire de la molinie, appelée
aussi flé ou flot, dont il faisait des bottes bien
sèches. Il fabriquait les plots en mêlant la
terre mouillée d'eau et les fibres
végétales dans les proportions respectives
de 80% et 20%, et en pétrissant jusqu'à
obtenir un mélange plastique. Chaque plot est
posé dans l'espace entre les poteaux avec une
pression de la main, le remplissage se fait en spirale,
C'est-à-dire qu'il faut monter un premier rang sur
tout le périmètre de la baraque, ce qui lui
permet de sécher un peu, mais pas assez pour se
solidifier.
Mais les charbonniers ne
restaient pas tout le temps dans les baraques. Pour se
loger en été pendant la nuit au moins, les
charbonniers laissaient les femmes et les enfants dans la
baraque, et allaient se coucher dans ce qu'ils appelaient
un bacu.
Un bacu est une hutte, de
forme conique, comme un pain de sucre, cons truite avec
des pieux et des fascines ( assemblage de branchages),
couvertes de feuilles et de mottes de terre, avec une
petite porte de paille ou de branchage, d'un
diamètre qui varie de 10 à 15 pieds. Dans
l'intérieur près de la porte il y a un
brasier de charbon ou de mouchots, plus loin il y a dans
toute la largeur une bille de hêtre appelée
patout, sur laquelle les charbonniers s'asseyaient et
fumaient la pipe, et enfin derrière le patout, il
y avait jusqu'au fond une couche de paille où l'on
s'étendait jusqu'à 3 ou 4 personnes pour
dormir.
Le métier de
charbonnier était très ancien, comme
beaucoup d'autres il a dû être
arrêté pour ses difficultés au
travail, mais nous pouvons toujours les connaître,
grâce aux livres aux documents mais surtout aux
reconstitutions des anciens métiers. Ex:
La
reconstitution lors de la fête gens et
métiers de Chaux le 24 juin
1990.
collège de
l'arc, sciences physiques 4e A, en 1995,
Jérôme Cornéglio et
Clément Panier.
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