à côté de l'école du village de moissey

le charbon de bois dans la Serre

collège de l'arc, sciences physiques 4e A, en 1995, Jérôme Cornéglio et Clément Panier.

1995

aux baraques du 14, grosse meule de charbonnier

Les charbonniers étaient les plus grands fabricants de charbon.

Ce métier a désormais complètement disparu de l'artisanat dans notre pays parce que:

- les conditions de travail étaient devenus difficiles.

- le charbon de bois n'était plus utilisé pour le chauffage des industries.

et maintenant les techniques industrielles ont remplacé cet ancien métier.

 

Regroupement des idées:

- La fabrication.

- Le temps de carbonisation.

- La construction de la meule.

- Le lieu d'habitation des charbonniers.

Au XIXe siècle le charbon était largement utilisé comme énergie dans l'industrie. Les différentes étapes de fabrication étaient souvent longues et pénibles. Le charbon de bois était utilisé dans plusieurs industries. Exemples: fonderies, hauts fourneaux et les forges qui étaient installés dans la vallée de la loue et du doubs (exemple Fraisans, Rans, Quingey).

La fabrication du charbon de bois s'appelle la carbonisation.

La carbonisation est constituée de trois étapes :

"avant la mise à feu",

"pendant le feu",

"après le feu"
Avant la mise à feu.

La nature du sol où sont construits les fourneaux est importante: "avec une bonne terre noire sèche, légère friable; tandis qu'avec une mauvaise terre, blanche et argileuse, grasse et compacte, le charbonnier produit moins de charbon même avec le meilleur bois",mais il n'a pas toujours le choix.

La place du fourneau doit être circulaire de 7 à 10 m de diamètre en fonction de la quantité de bois à carboniser. Elle doit être surtout horizontale, sinon les rangs de bois dressés ne seront pas droits et le feu ne marchera pas régulièrement. Il faut parfois plusieurs jours pour corriger l'inclinaison du sol.

La construction du fourneau commence par le choix de deux méthodes d'allumages: par le pied (peu en usage) ou par la tête. Dans ce cas, le plus souvent, on dresse au centre de la place trois perches de hêtre qui formeront la cheminée autour de laquelle des rondins sont dressés obliquement, en rangs concentriques pour constituer le noyau du fourneau. Le fourneau, dressé en pain de sucre (pain de sucre: masse de sucre blanc coulée dans des moules de forme conique) sur la place, est alors enveloppé d'un manteau de feuilles sèches (hêtre de préférence) ou de mousse, puis recouvert sur une épaisseur de 10 cm, de terre piochée jusqu'à être aussi fine que possible, cette terre est alors tassée sur la meule, ce qu'il appelle "verger" le fourneau.
Pendant le feu.

La mise à feu était effectué par le sommet de la cheminée qu'on emplissait de braise allumée et non allumée.

L'opération a lieu de préférence le matin d'une journée calme, car si il y a du vent, l'embrasement ne se fera pas bien, et tout le fourneau s'en ressentira. La carbonisation est soumise, pendant les huit jours de sa durée, à plusieurs aléas auxquels le charbonnier doit faire face, (Aléa:événement imprévisible). Il sait que plus le bois est sec, mieux va le fourneau, plus la conduite du feu est facile.

La saison joue un rôle très important: au printemps, les nuits sont trop longues et trop fraîches, le sol est humide; en été, plus il fait chaud et sec, moins les fourneaux se carbonisent. La meilleur saison c'est l'automne, les jours sont assez sec, les nuits assez fraîches, le sol ni trop sec ni trop humide, mais il y a un inconvénient, le vent, car il active le feu d'un côté ou de l'autre, alors qu'une bonne combustion doit être uniforme. Au pire, en cas d'orage ou de bourrasques, les gaz intérieurs sont accumulés dans une partie du fourneau, sans issue assez vastes et assez promptes et éclatent en explosions. Le fourneau souffle et s'ouvre en plusieurs endroits de brèches, ce qui provoque une interversion immédiate, cela provoque un embrasement général ne laissant que des cendres au lieu du charbon. C'est donc une vigilance constante et un agissement rapide qui est exigée du charbonnier.

La carbonisation achevée, il faut la refroidir en lui tapant dessus avec une grosse pelle, le tapou afin de resserrer le charbon et ainsi éteindre le feu. Après, la terre cuite qui recouvrait la pièce est tirée de haut en bas avec une raclette en bois, le râclot et un grand râteau, l'arquotte.
Après le feu.

Maintenant il reste à tirer le charbon, c'est-à-dire à pourfendre la pièce avec un grand crochet à deux dents, pour étendre ensuite le charbon à l'aide d'un énorme râteau, l'arque, et en séparer les mouchots, c'est-à-dire les morceaux de bois à moitié carbonisés (qui serviront à éclairer ou chauffer le bacu). C'est ici que nous reconnaissons le savoir-faire du charbonnier: " plus il est bon ouvrier, moins il y a de mouchots dans ses fourneaux.

Une fois tiré, le charbon doit rester sous surveillance, car le feu qui y couve peu parfois reprendre.

Aux huttes des scieurs de long et des sabotiers s'ajoutaient en grand nombre, les baraques des charbonniers.

Désiré Monnier visitant les vastes forêts à l'ouest et au nord de Luxeuil voit établies des baraques faites de bûches et de terres par un grand nombre de coupeurs et de charbonnier. On y voyait également un four de terre glaise, une meule à aiguiser, un rucher pour les abeilles, un tect à porcs, un petit abri pour les poules, un coin de jardin où poussaient péniblement des choux communs et parfois des fleurs à hautes tiges. Le toit de la hutte s'appuie sur la terre de tous les côtés, la porte est taillée dans ce toit.

Il s'agit d'un type de construction forestière commun, que l'on retrouve fréquemment sous le nom de loge en Ardenne, en Champagne, en Roannais, en Nivernais etc... Le principe de construction est simple: il faut deux perches plantées verticalement dans le sol à quelques mètres l'une de l'autre, elles sont réunies en leur sommet par une troisième faîtière (faîtière:tuile courbe dont on recouvre l'arête supérieur d'un toit); sur cette faîtière s'appuie l'extrémité supérieure de perches posées obliquement, serrées les unes contre les autres, calfeutrées de feuilles et de mousse, recouvertes de terre ou de mottes de gazon, qui forment à la fois le mur et le toit.

L'ensemble des baraques du 14 (ainsi nommées parce qu'elles sont situées dans le 14 e triage) à La Vieille Loye au coeur de la forêt de Chaux, constitue aujourd'hui l'ultime survivance des groupes des maison rustiques où bûcherons et charbonniers vivaient en petites communautés de trois ou quatre familles. Ces hameaux forestiers, et leurs habitants, étaient nombreux dans cette forêt au XIXe siècle: on en compte 15 totalisant 470 habitants en 1832; il en reste encore 9 et 221 habitants en 1882; 9 ( donc 25 baraques au total) et 99 personnes en 1910; un seul avec 5 personnes en 1950.

Les matériaux utilisés étaient essentiellement du bois et de la terre. Chaque maison étaient faite d'une ossature en bois ( ossature: charpente): des poteaux rapprochés relient les sablières hautes et basses. La qualité du travail laisse supposer que se sont des charpentiers du village voisin qui avaient dû faire l'assemblage des poteaux. Mais le remplissage des intervalles entre les poteaux a été sans doute fait par les occupants, il se présente sous de différent aspect. Le remplissage était fait de boules de terre avec des fibres végétales appelées plots plus gazons ou encore moellons. Il fallait piocher la terre pour la rendre très fine, et la débarrasser des cailloux et des racines; il ramassait ensuite dans les zones humides de la forêt, de l'herbe à loge, c'est-à-dire de la molinie, appelée aussi flé ou flot, dont il faisait des bottes bien sèches. Il fabriquait les plots en mêlant la terre mouillée d'eau et les fibres végétales dans les proportions respectives de 80% et 20%, et en pétrissant jusqu'à obtenir un mélange plastique. Chaque plot est posé dans l'espace entre les poteaux avec une pression de la main, le remplissage se fait en spirale, C'est-à-dire qu'il faut monter un premier rang sur tout le périmètre de la baraque, ce qui lui permet de sécher un peu, mais pas assez pour se solidifier.

Mais les charbonniers ne restaient pas tout le temps dans les baraques. Pour se loger en été pendant la nuit au moins, les charbonniers laissaient les femmes et les enfants dans la baraque, et allaient se coucher dans ce qu'ils appelaient un bacu.

Un bacu est une hutte, de forme conique, comme un pain de sucre, cons truite avec des pieux et des fascines ( assemblage de branchages), couvertes de feuilles et de mottes de terre, avec une petite porte de paille ou de branchage, d'un diamètre qui varie de 10 à 15 pieds. Dans l'intérieur près de la porte il y a un brasier de charbon ou de mouchots, plus loin il y a dans toute la largeur une bille de hêtre appelée patout, sur laquelle les charbonniers s'asseyaient et fumaient la pipe, et enfin derrière le patout, il y avait jusqu'au fond une couche de paille où l'on s'étendait jusqu'à 3 ou 4 personnes pour dormir.

Le métier de charbonnier était très ancien, comme beaucoup d'autres il a dû être arrêté pour ses difficultés au travail, mais nous pouvons toujours les connaître, grâce aux livres aux documents mais surtout aux reconstitutions des anciens métiers. Ex: La reconstitution lors de la fête gens et métiers de Chaux le 24 juin 1990.

collège de l'arc, sciences physiques 4e A, en 1995, Jérôme Cornéglio et Clément Panier.

aux baraques du 14, petite meule de charbonnier

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